Incident frontalier : l'Otan présente ses excuses au Pakistan

L'Otan a exprimé lundi 4 octobre 2010 ses regrets pour la mort de soldats pakistanais tués par ses forces jeudi dernier, et demandé la réouverture de sa route d'approvisionnement principale vers l'Afghanistan. Une route fermée par Islamabad en représailles. Cela fait cinq jours que les convois destinés aux forces étrangères en Afghanistan ne passent plus, au niveau de la passe de Khyber dans le nord-ouest du Pakistan, alors que d'autres convois subissent les attaques des insurgés sur d'autres voies de passages.

C'est un appel pressant qu'a effectué le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen, qui a pu s'entretenir ce lundi 4 octobre 2010 avec le ministre pakistanais des Affaires étrangères Shah Mehmood Qureshi, présent à Bruxelles pour le sommet Asie-Europe. L'entretien s'est déroulé dans un contexte extrêmement tendu.

Jusque-là, l'Otan invoquait dans cette affaire un droit de poursuite sur le territoire pakistanais, arguant du fait que les troupes stationnées du côté afghan de la frontière avaient essuyé des tirs depuis le territoire pakistanais. L'enquête n'a pas encore établi les faits, et déjà, le secrétaire général de l'Otan adopte le ton des excuses, au sujet des décès constatés dans les rangs du corps des gardes-frontières portant l'uniforme de l'armée pakistanaise.

200 camions attendent l'autorisation de passer la frontière

« L'incident n'était pas intentionnel », a du préciser Anders Fogh Rasmussen, en rappellant également l'importance d'un renforcement de la coopération avec les autorités pakistanaises dans cette région frontalière de l'Afghanistan. Depuis l'incident de ce jeudi, près de 200 camions attendent l'autorisation de passer la frontière.

Tous ce que Rasmussen a obtenu du ministre pakistanais ce lundi, c'est un vague engagement de sa part à obtenir la réouverture de ce point de passage capital pour l'approvisionnement des troupes de l'Otan. Le pouvoir civil pakistanais se trouve actuellement dans une situation critique vis-à-vis de sa population.

Attaqué de toute part pour sa gestion de la crise humanitaire déclenchée par les inondations du mois de juillet, il lui est impossible de manifester trop d'empressement à lever le blocus imposé par l'armée. Cette armée qui s'est illustrée sur le front des inondations et qui paye également le prix fort dans la lutte contre l'insurrection talibane.

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