Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Le Premier ministre japonais Naoto Kan rejette ce dimanche 26 septembre 2010 une deuxième demande d’excuse, en l’espace de vingt-quatre heures, de la part de la Chine. Au sein même de son parti de centre-gauche, un député fait cette observation : la Chine ne va pas cesser de mettre sous pression le Japon. La libération du capitaine du chalutier chinois est un aveu de faiblesse de la diplomatie japonaise.
Cela va décourager les pays d’Asie du sud-est, qui comme le Japon, ont des disputes territoriales avec la Chine. Ces pays savent qu’ils ne peuvent pas compter sur le Japon pour maintenir la sécurité de la région.
Une « capitulation » sous pression américaine
Ces mêmes voisins se doutent que le Japon a capitulé devant la Chine, sous la pression des Etats-Unis. Les voisins du Japon se retrouvent aujourd’hui dans la position embarrassante de défendre leurs intérêts nationaux face à la Chine, sans savoir s’ils peuvent s’appuyer ou non sur les Etats-Unis.
Katsuya Okada, l’ancien ministre japonais des Affaires étrangères, rejette les accusations de défaite diplomatique totale pour le Japon. « C’est une défaite pour la Chine », ajoute-t-il. « Elle a montré son vrai visage ».
Un peu plus tôt, le même Katsuya Okada assurait que la décision de libérer le capitaine du chalutier chinois permettait d’apaiser les tensions avec la Chine.