Sauf miracle de dernière minute, on ne voit pas très bien ce qui pourrait sauver la mission des parlementaires dépêchés au Cachemire par le gouvernement.
Après plus de trois mois de violences, de couvre-feu, de déploiement militaire et de répression, après plus de cent tués parmi les civils, c'est « trop peu, et trop tard ». Le sentiment dominant, c'est qu'il fallait s'y prendre avant, ce sont les jeunes qui manifestent, et ce sont eux qui tombent sous les balles de la police et chaque nouvelle victime renforce la détermination des Cachemiris.
La région a été entrainée dans une spirale de violence et cette recherche tardive de dialogue engagée par New Delhi n'a fait qu'accentuer le rejet contre une initiative ressentie comme une convocation.
Aucune organisation politique n'a donc accepté de s'entretenir avec la délégation en tant que telle, mais des rencontres séparées ont tout de même pu avoir lieu entre les représentants politiques de la province et des députés. Et, selon les informations en provenance de Srinagar, toutes les factions de l'échiquier politique cachemiri, des plus radicales au plus modérées, ont manifesté leur colère à l'égard de la brutalité exercée par les forces de l'ordre et exigé un autre traitement.
Pour les indépendantistes, le temps est venu pour New Delhi de placer le Cachemire sous le statut spécial de « territoire contesté », comme préalable à l'engagement dans un processus d'autodétermination.