Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Les autorités chinoises semblent pour l’instant vouloir contenir tout débordement. Une centaine de personnes se sont opposées aux forces de l’ordre devant des magasins d’électronique vendant des produits japonais à Shenzhen. Le rassemblement a été vite dispersé.
Même chose à Pékin où un important dispositif de sécurité a été installé dans le quartier qui entoure l’ambassade du Japon, empêchant quiconque de s’approcher. Ce qui n’a pas empêché des petits groupes de manifestants d’exprimer leur colère dans la capitale. Près de deux personnes ont ainsi pu lancer quelques slogans hostiles aux voisins japonais avant d’entonner l’hymne national et, là encore, d’être gentiment dirigé vers les entrées du métro le plus proche.
Sentiment nationaliste
La police veille mais le gouvernement entretient précieusement la flamme nationaliste. Des éditoriaux parus dans la presse officielle ces derniers jours ont fait état « d’humiliation nationale » ou encore « d’atteinte à la souveraineté nationale ».
Du côté de la très officielle Fédération pour la défense des îles Diaoyu, on préfère
attendre pour l’instant la décision de la justice japonaise dimanche 19 septembre. Des bateaux sont prêts à embarquer depuis la côte est, prévient toutefois la Fédération, avec des pêcheurs déterminés à manifester « de façon pacifique » près des îles revendiquées par les deux pays.
Sur Internet, le ton employé sur certains forums est nettement moins apaisé. Dans l’avenue proche de l’ambassade du Japon à Pékin, un taxi passe toutes fenêtres ouvertes : « A bas le Japon ! Partons en guerre contre les Japonais ! » hurle le passager sans même s’arrêter.