Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
C’est la troisième fois en une semaine qu’Uichiro Niwa reçoit une telle convocation. Nul besoin de relire les manuels de stratégie pour comprendre que le niveau de protestation a encore monté d’un cran.
Après le vice-ministre des Affaires étrangères mardi, après l’assistant du ministre mercredi, c’est donc désormais au chef de la diplomatie chinoise de solliciter directement le représentant japonais. « Le gouvernement chinois (est) ferme et inébranlable dans la défense de sa souveraineté sur les îles Diaoyu et des droits et intérêts des citoyens de Chine », affirme Yang Jiechi dans un communiqué publié sur le site du ministère.
Les tensions étaient nettement retombées depuis 2003
Est-ce à dire que la mer de Chine méridionale entre désormais dans ce que les diplomates appellent les « core interest » de la Chine, autrement dit ce que Pékin
considère comme ses intérêts vitaux au même titre que le Tibet et Taiwan ?
Des enjeux stratégiques, énergétiques et de politique intérieure qui confirment en tous cas que la Chine entend continuer à maintenir sa suprématie maritime dans la région. Officiellement, le chalutier incriminé dans l’incident de mardi était un navire de l’administration qui patrouillait « pour protéger la vie et la propriété des pêcheurs
chinois ».
Le contentieux autour des îles Diaoyu pour les Chinois, Senkaku pour les Japonais, remonte à plus de trente ans mais les tensions étaient nettement retombées depuis 2003. Alors que la Chine est devenue en 2009 le plus important partenaire commercial de l’archipel.