La Chine reprend l’exploitation d’un champ d’hydrocarbure contesté par le Japon

Après les mots, les actes : Pékin a repris ce vendredi 17 septembre 2010, l’exploitation de champs d’hydrocarbures en mer de Chine orientale, dans un espace contesté, appelé Shirakaba par les Japonais et Chunxiao par les Chinois. Cette décision fait suite à l’arraisonnement d’un chalutier chinois au début du mois par les autorités nippones près de plusieurs îlots revendiqués par les deux pays. Le capitaine du navire est toujours détenu dans l’archipel. Et c’est donc un pas de plus qui a été franchi dans cette crise diplomatique qui ne cesse de s’envenimer.

Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde

La réponse est graduée et plus que jamais déterminée. Après avoir reporté, il y a tout juste une semaine, les discussions sur l’exploitation conjointe de ces champs offshore, Pékin a donc décidé de reprendre unilatéralement ses activités.

Un premier tour de table avait pourtant eu lieu le 27 juillet dernier entre les représentants des deux pays. Il n’est désormais plus question de trouver un arrangement à l’amiable, l’incident du chalutier Ming Jin Yu 5179 et la détention du capitaine du navire ont tout remis en cause.

Le pétrole et le gaz liquide des champs de Chunxiao (Sirakaba pour les Japonais), sont situés dans la zone économique exclusive de la Chine, mais à quatre kilomètres seulement de la zone revendiquée par le Japon. Situés en eaux profondes, ces gisements de gaz et de pétroles n’étaient jusqu’à présents pas exploités en raison justement de ce différent territorial. Après la diplomatie, les autorités chinoises semblent décidées à utiliser tous les moyens de pressions dont elles disposent.

Plainte contre deux filiales de Mitsubishi

Ce vendredi 17 septembre 2010, dans la matinée, une dizaine d’ouvriers chinois ont porté plainte contre deux filiales du Japonais Mitsubishi. C’est la première fois que le dossier est directement déposé devant un tribunal chinois, en l’occurrence la cour suprême de la province du Shandong.

En 2007, le même type d’action en justice avait été mené au Japon. Les plaignants font partie des 40 000 ouvriers chinois astreints au travail forcé lors de l’occupation japonaise (1943-45). Les avocats réclament 100 000 yuans d’indemnités pour chacun de leurs clients, soit un montant total de plus de 120 000 euros de compensation.

Enfin, dernière carte : si le capitaine n’est pas libéré, le gouvernement chinois pourrait aussi jouer de la corde nationaliste auprès de l’opinion publique. Des appels à des rassemblements antijaponais ont d’ailleurs été lancés pour demain samedi sur le réseau Twitter. Une information immédiatement démentie en Chine par « l’association de défense des îles Diaoyu ».

Partager :