Le général Petraeus demande à l’Otan de favoriser l’économie afghane

Le commandant des forces internationales en Afghanistan, le général David Petraeus, a édicté de nouvelles directives pour ses troupes concernant les dizaines de milliers de contrats signés avec des sociétés privées, afin de favoriser l'économie locale et limiter la corruption. Ce serait une première pour les troupes américaines notamment, habituées à consommer «américain» où qu'elles soient dans le monde.

Ce que le commandant des forces internationales en Afghanistan préconise, c'est un changement radical de pratiques à l'égard des Afghans désireux de travailler avec les forces étrangères.

Le général Petraeus, connu dans les rangs de l'armée comme le chantre de la contre-insurrection -avec l'ambition affichée de «gagner les cœurs et les esprits» de la population afghane- prône le recours à des employés afghans et l'achat de produits afghans, afin de réduire le nombre de contrats passés avec les sociétés étrangères, en particulier les sociétés privées de sécurité dont le rôle n'a cessé de croître en Afghanistan au sein du dispositif des forces internationales.

Ce n'est pas la première fois que le commandement américain développe cette idée. Le général Mc Chrystal, son prédécesseur, avait lui-même critiqué le recours à ce vivier de sociétés privées.

Surtout, le président Karzaï a décidé d'interdire cette pratique : un décret présidentiel stipule que le personnel afghan de ces sociétés privées pourra rejoindre les unités de la police, par exemple. Cela concerne 30 à 40 000 Afghans et une manne de l'ordre de 14 milliards de dollars.

Le général Petreus lance toutefois une mise en garde afin d'éviter la fuite des fonds dans les mains des insurgés. Une condition plus difficile à remplir aujourd'hui qu'hier.
 

Partager :