Massacre aux Philippines : ouverture du procès du responsable présumé

Aux Philippines, le procès du responsable présumé du massacre de 57 civils en novembre dernier sur l'île de Mindanao (sud des Philippines), s'est ouvert mercredi 8 septembre 2010 à Manille. Une trentaine de journalistes, qui accompagnaient un candidat rival à l'élection au poste de gouverneur, figuraient parmi les victimes. Andal Ampatuan Jr, alors maire d'une commune de la province de Maguindanao, est soupçonné d'être à l'origine de cette tuerie « parfaitement planifiée », selon le premier témoin.

Avec notre correspondant à Manille, Sébastien Farcis

Le premier témoignage de ce procès historique a été produit par l’assistant personnel d’Andal Ampatuan Senior, le père du principal accusé. Un récit qui a bien montré à quel point ce crime semble avoir été prémédité et orchestré par tout le clan, afin d’empêcher leur rival politique de se présenter aux élections.

Ce témoin à charge a en effet relaté la discussion téléphonique qu’il a entendue entre le père et le fils des Ampatuan, dans laquelle le patriarche aurait ordonné à Andal Ampatuan Jr de tuer les membres du convoi intercepté.

Epargner les journalistes

Cependant, le père du clan aurait églement demandé à son fils d’épargner les journalistes. Une requête que ce dernier, à la tête d’une armée d'une centaine d'hommes, aurait refusé de satisfaire, pour ne pas laisser de témoins.

Ce premier témoignage ouvre un procès d’une ampleur hors normes : 200 personnes sont accusées, et 300 témoins doivent être entendus. Certains comparent déjà l'audience au procès de Nuremberg. Mais la justice philippine, en ce qui la concerne, est surchargée, et pourrait mettre près de dix ans à clore l'affaire. Les avocats des victimes appellent donc à la création d’une cour spéciale pour accélérer la procédure.

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