Julia Gillard, âgée de 48 ans, va à présent former un gouvernement de coalition. Avec le ralliement du dernier député indépendant Rob Oakeshott, le camp travailliste totalise 76 députés, soit une majorité fragile d'un seul siège au Parlement qui compte 150 députés.
« Le parti travailliste est prêt à gouverner », a déclaré une Julia Gillard souriante devant les journalistes. « Etant donné ce vote très serré, je pense que le peuple australien attend de nous que nous trouvions un terrain commun dans l'intérêt national », a-t-elle ajouté.
Un soutien de dernière minute en forme de mise en garde
« Je donnerai ma confiance et mon soutien au gouvernement, et donc à Julia Gillard », avait déclaré plus tôt Rob Oakeshott, le dernier des trois députés indépendants à se prononcer. « A moins que, et j'insiste bien là dessus, que des circonstances exceptionnelles me fassent changer d'avis », a ajouté M. Oakeshott, soulignant ainsi la fragilité de cette majorité. Une façon directe de mettre en garde les travaillistes.
Un des trois députés indépendants avait indiqué mardi matin qu'il soutenait l'opposition conservatrice. Les deux autres députés indépendants ont dit avoir choisi le Labor comme étant la formation la plus à même de former un gouvernement stable. Ils ont par ailleurs apporté leur soutien au projet de réseau national à haut débit voulu par les travaillistes.
L'Australie, seule économie développée à éviter la récession durant la crise
Arrivée aux commandes en juin, Julia Gillard, alors dotée d'une très forte cote de popularité, avait convoqué des élections anticipées pour demander « la confiance » des Australiens. Mais, fin août, elle avait été incapable de transformer dans les urnes son avance dans les sondages, semblant payer l'éviction brusque et mal comprise de
Kevin Rudd.
Selon des analystes, elle a également fait les frais de déclarations impopulaires sur une taxe sur les super-profits miniers et d'un recul dans ses propositions pour lutter contre le réchauffement climatique. Vice-Premier ministre du gouvernement Rudd depuis 2007, Julia Gillard, d'origine galloise, s'est révélée être l'un des ministres les plus efficaces.
Durant la campagne, elle avait mis en avant la réussite économique du gouvernement travailliste, l'Australie ayant été la seule économie développée à éviter la récession durant la crise. Elle a également promis de poursuivre les investissements dans les infrastructures, notamment dans un vaste réseau à haut débit, ainsi que dans des projets de santé et d'éducation.