« Les électeurs se sont exprimés, mais il va falloir un peu de temps pour déterminer exactement ce qu'ils ont dit ». La formule est signée du Premier ministre sortant et elle traduit certainement le profond désarroi dans lequel le scrutin du 21 août l'a plongé.
Car pour les travaillistes australiens, c'est l'heure du bilan. Samedi 21 août 2010 en fin de soirée, après avoir compté et recompté et s'être assurée qu'il n'y aurait pas de dernier coup de théâtre, Julia Gillard entamait justement l'inventaire de la maison travailliste.
C'en est donc fini des monopoles et des exercices solitaires du pouvoir
La première femme Premier ministre du pays a forcé le destin de son parti voici deux mois, en se hissant à la tête de la formation. Elle a hérité d'un appareil politique en ordre de marche, majoritaire à l'assemblée et populaire dans les sondages. Et elle l'a précipité dans une bataille électorale anticipée dont il sort non seulement affaibli mais également minoritaire.
Selon les projections les plus fiables, les deux principales formations (travaillistes et libéraux-conservateurs) sont désormais à la merci des jeux d'alliances avec les députés indépendants et écologistes qui, sauf surprise, apparaissent comme futurs arbitres de la vie politique australienne. C'en est donc fini des monopoles et des exercices solitaires du pouvoir. Il va falloir apprendre à faire des concessions et c'est peut-être ça le message des électeurs australiens