En Australie, les grands partis font la cour aux élus indépendants

En l'état actuel du dépouillement (plus de 75% des votes décomptés), les travaillistes et les libéraux-conservateurs continuent d'être au coude à coude en Australie. Une situation inédite depuis 1940 et qui va contraindre les deux leaders à aller chercher les élus qui leur manquent chez les indépendants. Autre fait marquant de ce scrutin, l'entrée au Parlement d'un aborigène, une première pour l'Australie.

Ils sont quatre, peut-être cinq, à n'être ni dans un camp ni dans l'autre. Une poignée de députés indépendants seuls capables de faire pencher la balance entre les travaillistes sortants, d'un côté, et de l'autre les conservateurs et libéraux, qui viennent de resurgir sur le devant de la scène après trois ans d'opposition, mais avec un nombre de sièges insuffisant pour former à eux seuls un gouvernement.

Chacune des deux grandes forces politiques est créditée, en attendant les résultats définitifs, de 73 sièges, alors que la majorité est à 76. Parmi ces quatre, ou cinq, faiseurs de rois, et à ce titre déjà approchés par les deux leaders et Premiers ministres potentiels, Julia Gillard et Tony Abbott, l'un est Vert, une nouveauté au Parlement de Canberra, et son parti, quoique penchant à gauche, devrait s'appliquer à faire monter les enchères, notamment sur le thème du climat.

Les autres, d'anciens conservateurs, sont décidés à tirer le meilleur parti de la situation sur des enjeux plus locaux, en guignant des faveurs pour leur propre circonscription. Quel que soit le Premier ministre qui émergera de ces marchandages, les analystes ne sont pas très optimistes sur sa longévité au pouvoir. Dix-huit mois, pas plus, avant de nouvelles élections, entend-on prédire, car chaque vote futur risque de devoir être négocié au cas par cas avec les indépéndants.

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