Depuis le renversement du régime des talibans il y a neuf ans, ces derniers rejettent systématiquement les propositions de dialogue. Ils considèrent le président Hamid Karzaï comme une marionnette des Etats-Unis et ne se déclarent prêts à négocier la paix qu’une fois les troupes étrangères retirées du pays.
Or les troupes de l’Alliance atlantique en Afghanistan comptent toujours près de cent cinquante mille hommes. Sans pouvoir remplir la principale condition posée par les insurgés talibans, Hamid Karzaï veut donc faire asseoir à une table de négociations où ils ne seraient pas exposés à un face-à-face direct avec le gouvernement. Et s’ils ne viennent pas, il compte les isoler sur la scène politique afghane.
Le Haut conseil pour la paix – dont la création avait été approuvée déjà en juin dernier lors d’une « jirga pour la paix » à Kaboul – doit être composé « des chefs du Jihad, des personnes d’influence et des femmes ». Du côté taliban, pour l’instant seuls quelques anciens membres du mouvement semblent intéressés. Ainsi, c’est plutôt la tactique de l’isolement politique de ses principales forces qui risque de prévaloir.