Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Deux visites en Chine en l’espace de trois mois : jamais le « Cher dirigeant » nord-coréen n’avait autant voyagé hors de ses frontières. Pour partir en Chine, Kim Jong-il a même snobé l’ancien président américain Jimmy Carter, qui se trouvait à Pyongyang au même moment, et qui espérait le rencontrer. Selon les services secrets sud-coréens, Kim Jong-il aurait rencontré le 27 août le président chinois Hu Jintao.
Kim Jong-il cherche la bénédiction de la Chine
A Séoul, on n’a guère de doute sur l’objectif de cette rencontre : le dirigeant nord-coréen serait venu chercher la bénédiction de son grand allié chinois pour ses projets de succession à la tête du régime. Kim Jong-il, que l’on dit très malade, cherche aujourd’hui à transmettre le pouvoir à son troisième et plus jeune fils, Kim Jong-eun. Dans quelques jours est prévue à Pyongyang une réunion exceptionnelle des cadres du Parti unique nord-coréen. Cette réunion devrait adouber le dauphin de Kim Jong-il, et lui donner un poste clé au sein du Parti.
Soutien économique
Cette visite a aussi servi d'autres objectifs. Depuis début août, de graves inondations ont ravagé certaines provinces nord-coréennes. Les récoltes sont détruites. Alors que l’aide humanitaire internationale se tarit, beaucoup à Séoul pensent que le « Cher dirigeant » a aussi profité de sa rencontre avec Hu Jintao pour demander à la Chine un soutien économique aujourd’hui plus que nécessaire.
Dénucléaristation de la Corée du Nord
Enfin, depuis mars et le torpillage d’un patrouilleur sud-coréen en mer Jaune, la situation sur la péninsule est explosive. La Corée du Sud et les Etats-Unis multiplient, depuis, les manœuvres militaires à grande échelle dans la région. Pékin cherche aujourd’hui à calmer le jeu et veut relancer les pourparlers à six sur la dénucléarisation de la Corée du Nord. Lors de la rencontre, vendredi 27 août 2010, entre les deux alliés chinois et nord-coréens, nul doute que ce sujet crucial a aussi été abordé.