Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Lee Myung-bak a décidé de souffler le chaud et le froid. Le président sud-coréen a tout d’abord lancé un nouvel avertissement au régime de Pyongyang, exigeant que celui-ci cesse ses provocations. La Corée du Nord en effet détient depuis une semaine un équipage de marins-pêcheurs sud-coréens, et a effectué lundi des tirs d’artillerie en mer Jaune. Sans surprise, Séoul maintient donc l’attitude de fermeté adoptée depuis le torpillage du « Cheonan ».
Mais dans le même discours, Lee Myung-bak a aussi proposé un partenariat économique avec la Corée du Nord, et même une réunification à long-terme. Une offre de coopération qui est, en fait, assortie de plusieurs conditions, notamment sur la dénucléarisation du Nord : elle a donc très peu de chances d’intéresser Pyongyang.
C’est pourquoi cette main tendue à peu de frais ne devrait pas être suivie d’une amélioration des relations Nord-Sud. Lee Myung-bak continue d’être critiqué par les progressistes sud-coréens, dont beaucoup, étonnamment, doutent de la culpabilité du Nord dans le naufrage du « Cheonan ». Ils accusent Séoul de jeter de l’huile sur le feu : de nouveaux exercices militaires massifs, organisés par les Etats-Unis et la Corée du Sud, sont d’ailleurs prévus pour demain.