C'est un partisan du dialogue entre les talibans les moins radicaux et le gouvernement pakistanais qui était visé par cet attentat. Noor Mohamed était un maulana, littéralement notre maître, qui désigne un érudit musulman. Un kamikaze a fait exploser sa bombe alors que le dignitaire religieux recevait des fidèles après la prière dans sa mosquée de Wana, le chef-lieu du district du Waziristan du Sud.
Cette région située dans les zones tribales pakistanaises est l'un des fiefs de la frange radicale des talibans pakistanais, alliée du réseau al-Qaïda. Pressé par les Etats-Unis, inquiets de l'instabilité dans cette région limitrophe de l'Afghanistan, le gouvernement d'Islamabad a mené entre octobre et décembre dernier une vaste offensive militaire mais dont les résultats restent mitigés. De nombreux militants du mouvement radical des talibans pakistanais ont été tués.
Mais de nombreux experts rappellent que c'est essentiellement dans l'autre district, le Waziristan du Nord, que les talibans afghans trouvent refuge. L'attentat de ce lundi 23 août 2010 est venu néanmoins rappeler que l'ensemble des zones tribales reste un fief pour les combattants islamistes, qu'ils soient afghans, pakistanais ou étrangers. Une réalité à laquelle s'ajoutent les accusations récurrentes de collusion entre certains groupes islamistes et des membres de l'ISI, les services secrets pakistanais.