Au 2e trimestre 2010, le produit intérieur brut chinois a été supérieur de près de 38 milliards d’euros au PIB japonais. Le PIB chinois s'est établi à 1 041 milliards d’euros tandis que celui du Japon était de 1 003 milliards d’euros. Toutefois, sur les six premiers mois de l'année, l'activité économique japonaise est restée supérieure avec 2 009,7 milliards d’euros contre 1 974 milliards en Chine.
En partant de ces chiffres, la majorité des journaux et des analystes considèrent la Chine comme la deuxième puissance économique. Déjà la semaine dernière, le vice gouverneur de la banque centrale chinoise déclarait avec fierté que « la Chine était la deuxième économie mondiale ». Ensuite, la Chine a beaucoup d’atouts. Elle est le premier exportateur, premier marché automobile et premier producteur d'acier au monde. Et justement, avec une population de plus d’1,3 milliard d'habitants elle possède un énorme réservoir de croissance économique. De plus, le pays a bénéficié d’une conjoncture favorable durant la crise, contrairement aux pays occidentaux comme le Japon. Pékin a mis en place un énorme plan de relance qui a mis le pays sur un rythme de croissance très élevé à partir du printemps 2009, tandis son voisin, le Japon souffre de la déflation, de la cherté du yen qui handicape les exportations et qui se traduit par une faible croissance économique. Les analystes ont revu en baisse leur prévision concernant le PIB japonais : il pourrait ne croître que d’1,9% au cours de cette année budgétaire, alors que la Chine table sur une croissance de 9,5¨%.
Un rythme de croissance qui pourrait ralentir à long terme
Des questions se posent, toutefois, sur la qualité de la croissance exceptionnelle chinoise. Elle est tirée essentiellement par l’exportation et l’investissement intérieur massif et non par la demande intérieure. « Une grande économie de la taille de la Chine ne peut pas se développer à long terme seulement sur la base des marchés extérieurs et de la croissance des capacités de productions intérieurs », fait remarquer Thierry Apoteker, spécialiste des pays émergents, et directeur du cabinet d’études économiques TAC. Autre problème, l’environnement. « La croissance chinoise a des problèmes d’efficience énergétiques, parce que les industries lourdes sont très prédominantes avec des effets environnementaux particulièrement néfastes », ajoute-il.
Un développement qui cache des inégalités
La croissance en Chine ne profite pas à tout le monde. En effet, elle cache des inégalités entre une classe moyenne urbaine possédant appartements et automobiles et des dizaines de millions de pauvres. Un fait reconnu même par les autorités et les médias officiels qui affirment ce mardi 17 août que la Chine a encore beaucoup à faire pour sortir ses habitants de la pauvreté. Selon la presse officielle en Chine, « la deuxième économie mondiale n'est pas l'équivalent de la deuxième puissance économique mondiale ». Le revenu par habitant atteint 2 961,59 d’euros par an, ce qui classe le pays au 105e rang mondial.