De notre correspondant à Islamabad, Benoît Bringer
Le président pakistanais est de retour dans son pays, mais alors que la catastrophe ne cesse de prendre de l’ampleur, ce n’est pas son bureau qu’il a retrouvé, mais la ville de Karachi, le fief de son mouvement politique, le Parti du peuple pakistanais. Il n’a jamais été très populaire. Veuf de l’ancien Premier ministre Benazir Bhutto, il a toujours été vu par la population comme un homme corrompu. Les Pakistanais l’avaient surnommé, il y a quelques années, « Monsieur 10% ».
Mais les critiques n’ont jamais été aussi fortes. La population ne lui pardonne pas de ne pas avoir écourté son déplacement en France et en Grande-Bretagne, alors que son pays traverse la plus grande catastrophe de son histoire. La visite de son château familial en Normandie et ses luxueuses chambres d’hôtel en Grande-Bretagne ont été particulièrement commentés, alors qu’une partie de son peuple se retrouve sans toit. Les éditorialistes l’accusent d’indifférence.
Le président était surtout intéressé, disent-ils, par le lancement de la carrière politique de son fils, Bilawal Bhutto Zardari, avec lequel il a tenu meeting à Birmingham. Le président pakistanais se défend en disant que son déplacement lui a permis de trouver de l’aide de la communauté internationale pour les sinistrés. Il a annonce qu’il se rendrait très vite sur les zones inondées.