Le président Zardari essuie des reproches tous azimuts

Le ciel s’est éclairci au Pakistan. Les hélicoptères vont pouvoir reprendre leurs rotations pour acheminer l’aide d’urgence dans les régions inondées. Les fortes pluies et les glissements de terrain ont fait 2 millions de sans-abri et 6 millions de personnes attendent de l’aide. C’est dans ce contexte que le président pakistanais Asif Ali Zardari vient de rentrer d'un voyage en Europe, alors que son pays luttait contre la pire catastrophe naturelle de son histoire.

De notre correspondant à Islamabad, Benoît Bringer

Le président pakistanais est de retour dans son pays, mais alors que la catastrophe ne cesse de prendre de l’ampleur, ce n’est pas son bureau qu’il a retrouvé, mais la ville de Karachi, le fief de son mouvement politique, le Parti du peuple pakistanais. Il n’a jamais été très populaire. Veuf de l’ancien Premier ministre Benazir Bhutto, il a toujours été vu par la population comme un homme corrompu. Les Pakistanais l’avaient surnommé, il y a quelques années, « Monsieur 10% ».

Mais les critiques n’ont jamais été aussi fortes. La population ne lui pardonne pas de ne pas avoir écourté son déplacement en France et en Grande-Bretagne, alors que son pays traverse la plus grande catastrophe de son histoire. La visite de son château familial en Normandie et ses luxueuses chambres d’hôtel en Grande-Bretagne ont été particulièrement commentés, alors qu’une partie de son peuple se retrouve sans toit. Les éditorialistes l’accusent d’indifférence.

Le président était surtout intéressé, disent-ils, par le lancement de la carrière politique de son fils, Bilawal Bhutto Zardari, avec lequel il a tenu meeting à Birmingham. Le président pakistanais se défend en disant que son déplacement lui a permis de trouver de l’aide de la communauté internationale pour les sinistrés. Il a annonce qu’il se rendrait très vite sur les zones inondées.

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