Avec notre correspondant à New York, Philippe Bolopion
L’ampleur des inondations au Pakistan dépasse de beaucoup les crises auxquelles l’ONU a dû faire face ces dernières années, qu’il s’agisse du tremblement de terre en Haïti ou du tsunami de 2004 dans l’océan Indien.
Déjà près de 14 millions de personnes ont été affectées par les pluies torrentielles qui s’abattent sur le Pakistan depuis deux semaines. Les inondations ont fait au moins 1 600 morts. C’est beaucoup moins que le tsunami ou le tremblement de terre en Haïti, qui à lui seul a fait, selon le gouvernement, plus de 230 000 morts. Mais l’immensité de la zone géographique touchée, et le nombre total de sinistrés sont sans commune mesure.
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, se dit très préoccupé. L’ONU a déjà débloqué des fonds d’urgence et va lancer un appel à l’aide internationale. Mais selon l’organisation, il faut faire beaucoup plus. L’ONU manque notamment d’abris et de bâches en plastique. Livrer l’aide humanitaire est un défi logistique. C’est aussi une urgence politique.
Des pays comme les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont déjà donné des dizaines de millions de dollars, mais l’aide des mouvements caritatifs islamiques, parfois accusés de liens avec des groupes extrémistes, est plus visible. Et la colère contre le gouvernement gronde.