La décision du tribunal illustre la tension persistante entre le gouvernement islamiste et les partisans de la laïcité. Ces derniers considèrent que l'armée constitue le principal rempart contre une islamisation de la société turque.
Plus d'une centaine de militaires dont 25 généraux et amiraux en activité étaient visés par les mandats d'arrêt annulés ce vendredi 6 août 2010 par le tribunal d'Istanbul. Au total 196 personnes avaient été inculpées pour complot. Elles auraient fomenté à partir de 2003 un coup d'Etat destiné à renverser le gouvernement dirigé par le parti islamiste AKP.
La décision intervient alors que la hiérarchie militaire et le Premier ministre ont négocié la promotion de certains officiers et la nomination d'un nouveau chef d'état-major. La liste finale des militaires promus n'inclut aucun des militaires visés par les accusations de complot. Depuis 1960, l'armée turque a été à l'origine de quatre coups d'Etat. Mais aujourd'hui la hiérarchie militaire affirme vouloir simplement garantir le caractère laïque de l'Etat turc.
Le principal accusé dans ce dossier, le général à la retraite Cetin Dogan a toujours affirmé que le prétendu complot n'était qu'un des scenario envisagé en cas de conflit avec la Grèce. En dépit de l'annulation des mandats d'arrêt, un procès est toujours prévu le 16 décembre prochain.