Avec notre correspondant à Londres, Alain Georges
Dans son pays, ils sont plus de 4 millions à être sinistrés par les pires inondations depuis quatre-vingts ans. Le président pakistanais Asif Ali Zardari, lui, passe ses nuits à Londres dans un somptueux hôtel, à au moins 400 euros la chambre. C’est le cinq étoiles « le moins cher de Londres » assure l’entourage du président.
N’empêche, le voyage passe mal auprès de l’importante communauté pakistanaise du Royaume-Uni, forte de plus d’un million de personnes. Certains des membres de cette communauté ont ainsi accueilli avec des huées Asif Ali Zardari à sa descente d’avion, le 3 août dans la soirée, et deux parlementaires d’origine pakistanaise ont refusé de déjeuner avec lui jeudi 5 août. L’argent serait mieux dépensé pour venir en aide aux victimes des inondations a expliqué l’un d’eux.
La colère de sa communauté contrarie les plans du président Zardari pour qui le voyage anglais était avant tout l’occasion de souder les Pakistanais britanniques derrière sa personne, mais surtout derrière la personne de son fils, Bilawal Zardari Bhutto. Tout récemment diplômé d’Oxford, Bilawal doit lancer sa carrière politique samedi prochain, lors d’un meeting à Birmingham qui pourrait se révéler houleux.