Tournée européenne sous haute tension pour le président pakistanais

Le président pakistanais entame ce lundi 2 août 2010 à Paris une tournée européenne qui le mènera également à Londres mercredi. Ce voyage d'Asif Ali Zardari s'effectue dans un climat de haute tension pour Islamabad, clairement accusé depuis quelques jours de jouer un jeu trouble aux côtés des talibans. Un aspect dénoncé par le Premier ministre britannique David Cameron, que M. Zardari rencontrera dans quelques jours. En revanche, entre Paris et Islamabad, il n'y a pas de contentieux majeur.

La France aimerait certainement développer avec le Pakistan des relations plus importantes de « fournisseur à client ». On parle notamment de transfert de technologie nucléaire civile, dont la France est un grand exportateur.

Pour faire bonne mesure, on abordera certainement les débats franco-français sur les intolérances françaises à l'égard des femmes voilées, question qui énerve une fraction de l'opinion au sein de la République islamique du Pakistan.

Mais, plus sérieusement, il faudra aussi évoquer l'attentat de Karachi, au cours duquel onze techniciens français avaient péri, en 2002. Si la piste islamiste est écartée, il en est une autre très embarrassante, si elle se révélait pertinente, car elle conduit les enquêteurs au plus haut niveau de l'État français.

Islamabad est sous le feu croisé de critiques virulentes

L'étape de Londres, mercredi, risque d'être un peu plus compliquée. Depuis quelques jours, Islamabad est sous le feu croisé de critiques virulentes sur sa politique régionale. Et à cet égard, la semaine dernière, en visite à New Delhi, le Premier ministre britannique a été d'une brutalité inhabituelle. David Cameron a suggéré un double-jeu du Pakistan, engagé d'une main dans la lutte contre le terrorisme, tandis que de l'autre il l'encourage.

A Islamabad, la déclaration a provoqué l'indignation. En signe de protestation, le chef des services secrets a annulé sa présence lors l'étape de Londres, tandis que M. Zardari choisissait de maintenir son agenda.

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