Avec notre correspondant à Bombay, Mouhssine Ennaimi
Sur les dizaines de milliers d'archives secrètes révélées par le site Wikileaks, les Indiens n'ont retenu qu'une seule chose : l'implication des services secrets pakistanais et des talibans.
Le porte-parole de la diplomatie indienne s'en est fermement pris à son voisin et demande à ce que le soutien pakistanais aux islamistes cesse. « Le terrorisme, dit-il, ne doit pas être utilisé comme un outil politique ». New Delhi demande à Islamabad d'arrêter d'abriter, de protéger et d'armer des groupuscules militants dont le but n'est que d'attaquer et de déstabiliser les pays voisins.
Les médias indiens, pour lesquels ce rapport n'est qu'une nouvelle preuve de ce qu'ils savaient déjà, posent de nouvelles questions. Faut-il continuer à dialoguer avec des Pakistanais dont la sincérité est sérieusement contestée ?
La politique du Premier ministre Manmohan Singh -partisan d'une reprise du dialogue- est, quant à elle, affaiblie après la mise au grand jour de ces rapports.
New Delhi martèle depuis plusieurs années que le Pakistan voisin joue un double jeu. Qu'il sert de base arrière aux islamistes et que l'aide américaine est détournée. Une rhétorique souvent apaisée par les Etats-Unis dont la stabilité indo-pakistanaise est un élément clé pour mener à bien la guerre en Afghanistan.