Avec notre correspondant à Kaboul, Luc Mathieu
L'Otan estime que les tirs ont visé la cible désignée. Six insurgés, dont un commandant taliban, auraient été tués, d'après les forces sur le terrain et des sources de renseignement.
Le président afghan Hamid Karzaï estime, lui, qu'une roquette tirée par un hélicoptère de l'Otan a bien frappé des civils dans le village de Rigi, dans la province du Helmand. Il se base sur un rapport du NDS, les services secrets afghans. Hamid Karzaï a présenté ses condoléances aux familles. Il a aussi officiellement demandé à l'Otan de faire de la protection des civils une priorité.
Les témoignages d'habitants de la zone appuient la version du président afghan. Ils décrivent comment les habitants du village d'Ishakzai ont été prévenus par les talibans qu'un combat contre les forces de l'Otan était imminent. Plusieurs familles se seraient alors enfuies dans le hameau voisin de Rigi où elles auraient été touchées par un tir de roquettes.
Cette controverse tombe au plus mal pour les forces de l'OTAN en Afghanistan. L'Alliance atlantique a récemment revu ses règles d'engagement et limité le recours aux frappes aériennes pour, précisément, éviter de provoquer des victimes civiles.