Les manoeuvres navales américano-sud-coréennes, «Esprit invincible», ont levé l'ancre

Les tensions ne baissent pas sur la péninsule coréenne, depuis que la Corée du Sud accuse son voisin du Nord du torpillage de l’un de ses croiseurs en mars dernier. Washington et Séoul ont choisi la manière forte. A partir de ce dimanche 25 juillet 2010 au matin, un exercice militaire conjoint est organisé en mer du Japon, la mer située entre la Corée et le Japon. Ces manœuvres massives ont, une nouvelle fois, déclenché la colère de Pyongyang, qui a même menacé de répondre en utilisant l’arme nucléaire.

Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias

Un porte-avions nucléaire, deux cents avions de combat et des avions furtifs, une vingtaine de bateaux et de sous-marins et huit mille soldats : voilà l’armada alliée qui participe aux manœuvres militaires au large des côtes coréennes. L’opération, baptisée du doux nom de « Esprit invincible », comprend, ce n’est pas un hasard, des exercices anti-sous-marins. Elle va durer quatre jours et sera suivie d'autres opérations de ce type dans les prochaines semaines.

Séoul et Washington organisent tous les ans des exercices de ce type, déclenchant à chaque fois la fureur de Pyongyang. Mais ce sont les effectifs déployés qui sont remarquables cette année ; ces manœuvres sont les plus massives jamais organisées depuis 1976, l’année où deux soldats américains avaient été tués par des gardes nord-coréens à la frontière.

Les réactions

C’est donc à une véritable démonstration de force que se livrent Américains et Sud-Coréens. Sans surprise, la Corée du Nord a ressorti la rhétorique guerrière dont elle est coutumière. Le régime a exprimé sa colère face à ces manœuvres qualifiées de «provocations pures et simples». Il a aussi promis de répondre «physiquement» à toute tentative d'agression, et a même menacé d'utiliser l'arme nucléaire.

Destinés à dissuader Pyongyang de toute future provocation et à afficher la cohésion de leur alliance militaire, ces exercices inquiètent aussi beaucoup Pékin. La Chine a protesté à de nombreuses reprises, s’opposant à ce que les opérations aient lieu en mer Jaune, c'est-à-dire au large de ses propres côtes. Soucieux de ménager Pékin, Washington a accepté de modifier ses plan initiaux, et de déplacer ses navires en mer du Japon.

Enfin le Japon, lui, ne trouve rien à redire à des exercices qui tiennent à distance son turbulent voisin nord-coréen. Il a même pour la première fois envoyé quatre officiers participer aux manœuvres en tant qu'observateurs.

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