Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Nous sommes à l'intérieur de la frontière, coincés entre les armées du Nord et du Sud. Les tensions actuelles entre les deux Corées sont à peine palpables, et les vétérans français ont surtout la tête aux souvenirs. En octobre 1952, enterrés sur cette même position, ils ont repoussé plusieurs vagues d'attaques chinoises.
Stanislas Salisz avait 21 ans. Il raconte « Moi, j’ai juste tiré 500 cartouches… je ne pouvais plus tirer… ma mitrailleuse, le canon était rouge ! C’est malheureux… la façon dont ils sont montés à l’assaut, l’arme à la bretelle et coude à coude ; et moi j’étais en haut avec ma mitrailleuse ! Ils montaient en chantant, et puis ils chantaient plus… Depuis 1951, quand je veux dormir et bien, je n’ai pas sommeil ; j’ai toujours l’attaque, je ne peux pas dormir. Il faut s’y faire, un jour j’oublierai… J’ai fait dix-neuf mois là-bas, enfin ici…».
Plus d'un demi-siècle plus tard, les deux Corées n'ont toujours pas signé de traité de paix. Elles sont donc toujours, techniquement, en état de guerre.
Pour aller plus loin :
Chronologie : 50 ans de tensions, de la guerre à l'exode
Le magazine «Géopolitique» : La Péninsule coréenne volet 1 et volet 2 (janvier 2010)