Elections législatives partielles en Thaïlande

En Thaïlande, la bataille entre les autorités thaïlandaises et les militants antigouvernementaux, les « chemises rouges », s’illustre pour la première fois dans les bureaux de vote de Bangkok. Des élections législatives partielles se tiennent ce dimanche 25 juillet dans plusieurs quartiers de la capitale. Elles ne visent qu’à remplacer un seul député démocrate, décédé des suites d’un cancer. Mais ce scrutin revêt une importance particulière : c’est le premier depuis les graves violences qui ont fait 90 morts et quelque 1 900 blessés dans le royaume en avril et mai dernier. Et détail plutôt surprenant : le candidat de l’opposition fait campagne depuis sa cellule.

Avec notre correspondante à Bangkok, Marie Normand

Près de 400 000 électeurs sont appelés aux urnes ce dimanche 25 juillet 2010. Au total, six candidats sont en lice, mais le scrutin risque de se jouer entre les deux principaux partis du royaume : d’un côté le Parti démocrate au pouvoir, représenté par Panich Vikitsreth, un ancien vice-ministre des Affaires étrangères ; de l’autre, le Puea Thaï, le parti qui a soutenu les manifestations antigouvernementales ces derniers mois.
Ce dernier a choisi de présenter Korkaew Pikulthong, l’un des dirigeants des « chemises rouges ». Un choix plutôt audacieux, puisque l’homme est emprisonné depuis la fin des manifestations, poursuivi pour actes de terrorisme. Ses demandes de liberté sous caution ont toutes été rejetées. Il a donc dû se résoudre à faire campagne derrière les barreaux, par l’intermédiaire de lettres et de vidéos relayées par ses partisans.

Le scrutin ne concerne qu’un seul siège de député, dans un quartier de Bangkok normalement acquis aux démocrates. Mais il est considéré comme un bon indicateur des soutiens reçus par les deux camps. Un avant-goût des élections nationales qui devraient se tenir l’année prochaine. La forte mobilisation des « chemises rouges » au cours de cette campagne, malgré l’Etat d’urgence, a déjà montré que leur mouvement était loin d’être enterré.

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