Le gouvernement prolonge l'état d'urgence notamment à Bangkok

L'état d'urgence, imposé en avril 2010 en Thaïlande pendant les manifestations des « chemises rouges » antigouvernementales, a été prolongé mardi 6 juillet à Bangkok et dans 19 provinces sur 24, y compris la capitale, un mois et demi après une crise politique qui a fait 90 morts et 1 900 blessés. Malgré les appels en faveur de sa levée, le gouvernement a suivi l'avis des forces de sécurité.

Les rassemblements de plus de cinq personnes demeurent interdits et la détention des suspects peut s'étendre sur trente jours sans mandat judiciaire. La décision de maintenir l'état d'urgence sur le quart du pays, un mois et demi après la répression du mouvement de protestation, traduit la fragilité de la situation.

Apparemment le pays est calme mais il sort profondément traumatisé de l'épreuve qu'il a subie lors de la très grave crise politique du printemps dernier qui a fait des dizaines de morts et près de 2 000 blessés. La hiérarchie policière estime que le Premier ministre et le vice-Premier ministre sont la cible d'attentats potentiels ; quant à l'armée, elle redoute la circulation des armes.

L'opposition affirme que tout cela ne sert qu'à neutraliser les rivaux politiques de la direction thaïlandaise et à museler les médias à quelques jours d'une législative partielle. Pour l'opposition, le pouvoir actuel n'est pas légitime et elle continue d'exiger la tenue d'élections générales anticipées.

Selon l'organisme de prévention des conflits International Crisis Group, le fait que « les ' chemises rouges ' n'aient aucun espace d'expression ouvert et pacifique, en raison des lois d'exception en vigueur, leurs frustrations légitimes peuvent déboucher sur des actions violentes et illégales ». La crainte d'une guerre civile est parfois évoquée.

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