Kanit Na Nakhon avait été nommé par le gouvernement mis en place après le coup d'Etat de 2006 pour mener une enquête sur les violations des droits de l'homme commises par le Premier ministre renversé Thaksin Shinawatra. L'homme est un aristocrate connu pour être proche des militaires et du Parti démocrate au pouvoir.
Pour la formation pro-Thaksin d'opposition, le parti Pour les Thaïs, cela témoigne de ce que le gouvernement n'est pas prêt à ouvrir une enquête indépendante sur les affrontements entre manifestants et militaires de ces derniers mois.
De fait, malgré l'appel de la chef de la commission onusienne des droits de l'homme Navy Pillai pour une enquête impartiale, le Premier ministre Abhisit Vejjajiva a rejeté toute possibilité de participation internationale à l'établissement de la vérité.
Si l'on en juge par la campagne de propagande tous azimuts orchestrée par le gouvernement, il paraît incertain que celui-ci veuille vraiment faire la lumière sur les graves incidents du 10 avril et du 19 mai. La version relayée par la presse pro-gouvernementale est unilatérale : les « chemises rouges » ont été manipulées par des terroristes et les militaires dépêchés pour disperser les manifestants n'ont rien à se reprocher.