Selon l'opposition, le Premier ministre a violé les droits de l'homme en ordonnant à l'armée de réprimer des manifestants qui exerçaient leur droit constitutionnel. La répression n'a pas respecté les standards internationaux en matière de maintien de l'ordre et la nation va entrer dans une période de crise qui va être difficile à surmonter si le gouvernement est autorisé à se maintenir.
Le ton et les accusations sont à la mesure des événements. L'ordre a été rétabli dans le centre de Bangkok au prix de dizaines de morts et des centaines de blessés. La répression n'a rien réglé : le couvre-feu nocturne est levé mais le tiers du pays demeure sous le régime de l'état d'urgence. Le pays est plus divisé que jamais et la répression n'a fait qu'exacerber le sentiment d'amertume des opposants.
D'autre part, les accusations de l'opposition tombent au moment où les autorités jouent, elles aussi, sur ce registre de la surenchère pour tenter de mettre la main sur Thaksin Shinawatra, l'ancien Premier ministre en fuite. La justice thaïlandaise a lancé la semaine dernière un mandat d'arrêt contre Thaksin Shinawatra pour « terrorisme ».
Lui-même prend l'affaire suffisamment au sérieux pour s'entourer des conseils d'un expert ; il vient de recruter un avocat spécialiste des affaires pénales internationales. C'est un homme qui a travaillé sur les dossiers des guerres yougoslave, rwandaise et sierra-léonaise