Avec notre correspondant à Kaboul, Luc Mathieu
Le délai semble effectivement court. La conférence de Kaboul a certes entériné l'augmentation des effectifs de l'armée afghane à près de 172 000 hommes d'ici octobre 2011. Mais il faudrait probablement au moins trois fois plus de soldats pour assurer la sécurité du pays. Et le problème est que l'OTAN manque de formateurs. Les délais d'instruction sont donc raccourcis au maximum. L'entraînement des soldats n'excède pas deux mois aujourd'hui.
Un autre obstacle est la qualité du recrutement. La plupart des soldats n'ont pas été à l'école et ne sait par exemple pas lire. Un rapport officiel américain de l'inspection générale de la reconstruction indiquait en juin dernier que le niveau de compétence des militaires afghans n'était pas correctement évalué. Ce rapport soulignait également le fort taux d'absentéisme et de désertion qui règne dans les rangs de l'armée afghane.
L'état de la police est encore plus préoccupant. Les Afghans n'ont absolument pas confiance dans les policiers. Ils les jugent peu fiables et corrompus.