Avec notre envoyée spéciale à Kaboul, Sophie Malibeaux
On n’attend rien d’exceptionnel de cette énième conférence internationale sur l’Afghanistan. C’est le suivi d’un processus engagé à Bonn au lendemain de la chute du régime taliban en 2001. Rien d’exceptionnel, sauf que la tenue d’un tel événement est en soi un défi sécuritaire comme l’a montré l’attentat de ce dimanche matin dans le centre de Kaboul.
C’est une opération voulue par le président Karzaï pour montrer que son gouvernement et son armée sont désormais capables de se charger de l’organisation d’une réunion internationale de haut niveau. C’est une démarche qui s’inscrit dans ce que l’on appelle «le processus d’afghanisation».
Lorsque le président Karzaï convoquait, il y a quelques semaines, une assemblée de dignitaires afghans, pour une jirga de la paix, afin d’obtenir l’assentiment de ses concitoyens pour aller de l’avant dans le dialogue avec les talibans, son discours était alors interrompu par un tir de missiles. Mais cela n’empêchait pas la séance de se poursuivre.
Ce que l’on observe malgré tout à Kaboul, c’est que les contraintes sécuritaires sont toujours plus élevées et que cela n’empêche pas les insurgés de faire parler d’eux. S’ils échouent dans leur opération au bout du compte, les populations civiles paient néanmoins le prix fort et ne voient pas non plus les réalisations de ces nombreuses conférences réunissant les donateurs.