Référendum ce dimanche au Kirghizistan en quête de stabilité politique

Le vote qui se déroule dimanche 27 juin 2010 au Kirghizistan est jugé crucial par le gouvernement en place pour le retour à la stabilité dans cette ancienne République soviétique, en proie à la violence depuis le 10 juin dernier. Le couvre-feu a été levé ce samedi à la veille du scrutin, malgré le sentiment de peur qui domine encore dans le Sud où les populations d'origine ouzbèkes ont connu de véritables pogroms. Pour les organisations humanitaires, la tenue d'un scrutin dans les conditions actuelles risque plutôt de raviver les tensions. 

L'objectif des autorités de Bichkek, c'est d'obtenir suffisamment de «oui» au référendum pour l'adoption d'une nouvelle constitution, donnant plus de poids aux représentants du peuple, et limitant les prérogatives présidentielles.                                     

La nouvelle équipe, arrivée au pouvoir à la faveur d'un mouvement populaire réprimé         

dans le sang au mois d'avril dernier, souhaite en finir avec les dérives du régime présidentiel. Coup sur coup, cela fait deux fois que le président est chassé du pouvoir par les manifestants, en 2005 et en 2010. Mais cette fois-ci, le président déchu, Bakiev, est accusé de fomenter les troubles dans le sud du pays depuis son exil en Biélorussie. Les affrontements interethniques auraient fait près de 2000 morts selon les autorités du pays. Celles-ci se sont montrées débordées par les événements, appelant la Russie à la rescousse avant d'affirmer pouvoir compter sur leurs propres forces pour rétablir la situation.

Le couvre-feu a été levé mais dans le sud du pays, les habitants se terrent, dans la crainte d'une résurgence de la violence. Les citoyens kirghizes d'origine ouzbèke ont été les premières victimes des massacres. De trois à quatre cent mille personnes sont encore déplacées, ce qui risque de compliquer voir même de compromettre leur accès aux urnes. D'autant que les autorités sont loin de pouvoir garantir l'ouverture de tous les bureaux de vote dans le Sud.

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