L'organisation de défense des droits de l'homme basée aux Etats-Unis dénonce le caractère systématique des violences commises contre les Ouzbèkes. Les quartiers, les enclaves ouzbèkes dans le sud du pays ont été la cible d'attaques meurtrières, en particulier du 10 au 14 juin.
Les témoignages recueillis par Human Rights Watch pointent du doigt les forces gouvernementales, soupçonnées d'avoir prêté main forte aux assaillants. L'organisation estime que ces allégations nécessitent la tenue d'une enquête internationale afin de déterminer le degré d'implication des forces armées kirghizes dans les pogroms anti-ouzbèkes.
Des témoins affirment, par exemple, que les soldats ont empêché les Ouzbèkes de se protéger en retirant de force les barricades érigées à l'entrée de leurs quartiers. Les survivants et déplacés interrogés par les organisations humanitaires font état d'attaques très organisées. Près de 400 000 personnes ont du fuir leurs habitations. Elles étaient près de 100 000 à être passées du côté ouzbèke de la frontière, mais près de la moitié d'entre elles seraient revenues au Kirghizistan, dans des conditions douteuses.
Des témoignages font état de retours contraints, en vue de la tenue du scrutin. Les autorités ont annoncé la fin du couvre-feu ce samedi 26 juin tout en admettant que certains souhaitaient son maintien dans le sud. Ce dimanche s'annonce en effet comme une journée à haut risque dans le sud du Kirghizistan.