Avec notre correspondant à New York, Philippe Bolopion
Le panel mis en place par l’ONU n’est pas l’équivalent d’une commission d’enquête. Il n’aura pas pour mission de mener une investigation sur les crimes commis au Sri Lanka durant l’offensive finale de l’armée contre la rébellion deTigres tamouls. Il est d’ailleurs peu probable que les experts nommés par l’ONU soient autorisés à se rendre au Sri Lanka dont le gouvernement est furieux contre les Nations unies.
Le rôle du panel sera simplement de conseiller le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. Les trois juristes reconnus, un Indonésien, une Sud-Africaine et un Américain, devront étudier les façons de s’assurer que les crimes commis au Sri Lanka ne restent pas impunis.
Selon l’International Crisis Group, des dizaines de milliers de civils, hommes, femmes et enfants, ont été tués de janvier à mai 2009 principalement dans des bombardements de l’armée. Lors d’une visite de Ban Ki-moon, après la guerre, le président sri-lankais, Mahinda Rajapaksa, s’était engagé à enquêter. Mais il ne l’a pas fait.
En créant un panel, Ban Ki-moon le rappelle à ses obligations. Mais pour les organisations de défense des droits de l’homme, ce panel n’aura d’intérêt que s’il débouche rapidement sur une véritable enquête internationale.