Avec notre correspondant à Pékin, Marc Lebeaupin
Dans son communiqué du 19 juin, le comité monétaire de la Banque de Chine annonçait pour la première fois sa volonté d'introduire plus de flexibilité dans le système de change de la monnaie chinoise. Une déclaration aussitôt interprétée comme un accord pour une réévaluation du yuan. Les autorités chinoises qui avaient jusqu'à maintenant catégoriquement refusé d'en parler au G20, ont finalement accepté d'ouvrir la discussion.
Mais cette concession faite à quelques jours de la réunion de Toronto, est assortie de toutes sortes de réserves. La presse chinoise de ce lundi matin met en garde contre une réévaluation trop rapide de la monnaie chinoise. Pour le China Daily, cela pourrait déclencher l'arrivée massive d'investissements purement spéculatifs avec des risques d’inflation.
Selon un ancien membre du comité monétaire de la Banque centrale, cette appréciation ne doit pas dépasser 3 % sur un an pour éviter d'attirer le spéculateur. De son côté, la Banque de Chine a répété encore le 20 juin, que l'ajustement du taux de change se fera de manière très progressive, sans donner plus de précision.
Une avancée déjà saluée par le Fonds monétaire international (FMI), la Maison Blanche, les autorités monétaires européennes mais aux Etats-Unis, le doute persiste sur la volonté réelle de la Chine de mettre en œuvre cette réforme.
Cette ouverture sera passée au crible par les membres du G20. Et déjà certains parlementaires américains dénoncent une manœuvre, et affirment que seule une loi interdisant d'acheter chinois, fera plier les autorités de Pékin.