Le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, a affirmé jeudi 10 juin que des sanctions allaient être prises à l’encontre de la Chine, soupçonnée de manipuler le taux de change de sa monnaie « en vue d’avoir un avantage injuste dans le commerce international ».
Les Etats-Unis à l’assaut du yuan chinois
Auparavant conciliant vis-à-vis de Pékin, Timothy Geithner a durci le ton devant la Commission des finances du Sénat américain. En cause, l’annonce du rebond commercial de la Chine. Chiffré à 1,8 milliard en avril, l’excédent commercial s’est établi à 19,5 milliards de dollars au mois de mai. Il n’en fallait pas plus au secrétaire américain au Trésor pour monter au créneau. Pour Timothy Geithner, la Chine tire profit d’un yuan excessivement faible et « manipule la valeur de sa monnaie » en vue de doper ses exportations. « Les distorsions provoquées par le taux de change chinois dépassent de loin les frontières chinoises et sont un obstacle au rééquilibrage mondial dont nous avons besoin », s’insurge-t-il.
Vers une réévaluation du yuan ?
Timothy Geithner souhaite que la Chine dégage un terrain plus favorable aux produits et aux investisseurs américains. Peine perdue. L’Empire du Milieu n’a pas l’intention de réévaluer sa monnaie. « Il n'est dans l'intérêt de personne, ni de la Chine, ni des États-Unis, ni des autres pays, de voir de fortes hausses du yuan ou de fortes baisses du dollar », avait déclaré en mai dernier le vice-ministre chinois du Commerce, Zhong Shan, lors d'un discours devant la Chambre de commerce américaine. Reste que l’administration Obama prévoit des sanctions à l’encontre des pratiques chinoises. Timothy Geithner envisage de faire pression sur Pékin, lors de la tenue du prochain sommet du G20 pour que le pays réforme le taux du change du yuan.
Recul de l’euro : des échanges commerciaux en berne
Après la Chine, les Etats-Unis doivent subir de plein fouet la baisse de l’euro. Le taux de change de la monnaie, qui a chuté de plus de 6% face au dollar, a contribué au recul des échanges des Etats-Unis avec le reste du monde. Selon les chiffres publiés jeudi 10 juin par le département du Commerce à Washington, la zone euro, première partenaire commerciale des Etats-Unis, est responsable de 30% du recul des échanges des Etats-Unis en avril. Autres chiffres alarmants : non seulement la valeur des importations des biens américains depuis la zone euro a chuté de 13,1% mais celle des exportations vers la zone a également baissé de 5,7%. Un deuxième coup dur pour l’économie américaine, qui enchaîne ce mois-ci des déconvenues avec la Chine et la zone euro, ses principaux partenaires commerciaux.