Le nouveau Premier ministre japonais n'ira pas au temple controversé de Yasukuni

On en parle beaucoup moins depuis que les sociaux-démocrates ont remporté l'an dernier les législatives. Et on ne devrait plus du tout en parler, en tout cas, tant que Naoto Kan sera aux affaires. Le nouveau Premier ministre nippon a très clairement fait savoir ce 15 juin 2010 qu'il ne se rendrait pas au temple de Yasukuni. Entre patriotisme et concorde diplomatique il a donc fait son choix.

Cela fait partie des grands symboles politiques de l'archipel, ira, ou ira pas ? Dans les deux cas, c'est adresser un signal politique fort, attendu au Japon comme à l'étranger.
Y aller, c'est une manière de satisfaire le lobby nationaliste et militariste toujours puissant au sein de l'opinion publique japonaise et, en même temps, c'est une provocation et c'est l'assurance de déclencher une tempête de protestations véhémentes de la part des voisins du Japon, la Chine et la Corée essentiellement, qui entretiennent la mémoire tenace des crimes perpétrés par les soldats de l'empereur lors des invasions continentales.

C'est un dossier de politique intérieure qui peut avoir des conséquences diplomatiques considérables : les chefs de gouvernement japonais qui sont allés rendre leur hommage au mausolée ont pris la précaution de le faire « à titre personnel »  mais, « personnel » ou pas, un sommet sino-japonais (par exemple) n'est pas envisageable avec un Premier ministre qui se rendrait en pélerinage au temple Yasukini.

Autant dire que les dirigeants chinois et coréens sont plutôt satisfaits de la position adoptée à cet égard par la nouvelle administration japonaise. L'ancien empereur Hiro Hito, symbole d'un Japon colonialiste et belliciste, a cessé ses visites au sanctuaire dès qu'il a été décidé d'y célébrer aussi la mémoire des 14 criminels de guerre japonais condamnés à mort à l'issue de la Seconde Guerre mondiale par le tribunal militaire international.

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