Vers un retour au calme au Kirghizistan

Les dernières mesures prises par le gouvernement au Kirghizistan commencent à faire effet. Un couvre-feu de vingt-quatre heures sur vingt-quatre à Och, ville du sud du pays et l'envoi de réservistes dans la région ont contribué à apaiser une situation très tendue. Selon le ministère de la Santé, les quatre jours d'affrontements interethniques dans le pays ont fait au moins 113 morts Et 1400 blessés.

Avec notre correspondant à Bichkek,Camille Magnard

A en croire les autorités de la ville, Och a connu sa première nuit de calme relatif depuis quatre jours. Les tirs se sont calmés, et avec eux, les affrontements entre groupes de Kirghizes et d’Ouzbeks. Même accalmie relative annoncée dans plusieurs villes voisines.

Mais le centre de gravité de ces violences semble s’être déplacé à 100 km plus au nord, à Jalalabad. Là, des fusillades et des incendies ont encore eu lieu cette nuit en plein centre-ville. Des espoirs d’apaisement sont toutefois perceptibles, avec notamment des renforts reçus par les forces de l’ordre sur place.

A l’appel du gouvernement, des centaines de vétérans des services spéciaux kirghizes ont pris position au soir du 13 juin 2010 dans Och. Et dans plusieurs villages voisins, les habitants kirghizes et ouzbeks ensemble, patrouillent désormais dans les rues pour tenter de ramener l’ordre.

Les inquiétudes, quant à elles, se portent sur la situation humanitaire à la frontière avec l’Ouzbékistan. Des dizaines de milliers d’Ouzbeks des régions d’Och et Jalalabad fuient leurs maisons pour échapper à la flambée de violence. Ils seraient prés de 80 000, hommes, femmes et enfants, massés des deux côtés de la frontière, qui ne se franchit qu’au compte-gouttes.

Des camps de réfugiés se sont improvisés, avec tous les problèmes humanitaires que cela pose. Ces réfugiés ouzbeks du Kirghizistan craignent aujourd’hui de ne pouvoir rentrer chez eux s’ils passent en Ouzbékistan.

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