Les autorités kirghizes mobilisent des réservistes

Le gouvernement kirghiz mobilise ses militaires réservistes et autorise les forces de l'ordre à tirer sans sommation afin de reprendre en main la situation dans le sud du pays où l'état d'urgence est en vigueur pour au moins une semaine. Le couvre-feu est imposé 24H/24 dans la ville d'Och, la 2e du Kirghizstan. Le bilan des affrontements interethniques de ces derniers jours entre Kirghizes et Ouzbeks fait état d'une centaine de morts et plus d'un millier de blessés. Le pouvoir intérimaire accuse les partisans de l'ancien président Kourmambek Bakiev d'envenimer la situation pour torpiller le référendum constitutionnel du 27 juin prochain. Mais le président déchu Bakiev, exilé en Biélorussie, dément toute responsabilité dans ces violences.

Avec notre correspondant à Bichkek, Camille Magnard

Qui pourra arrêter l'escalade des violences interethniques ? La question est sur toutes les lèvres au Kirghizistan, alors que le sud du pays n'en finit pas de s'embraser en affrontements entre jeunes Kirghizes et Ouzbeks du Kirghizstan. Les violences, qui durent depuis quatre jours, semblent plus que jamais hors de contrôle des autorités kirghizes.

Sur le terrain, la réalité humanitaire s'aggrave de jour en jour : les magasins sont dévalisés, vivres et essence commencent à manquer. La ville de Och, largement détruite par le feu, n'est plus alimentée ni en électricité, ni en gaz, ni en eau... et des milliers d'Ouzbeks fuyant les affrontements se massent à la frontière avec l'Ouzbékistan.

Mais le plus préoccupant, c'est sans doute le manque criant de forces de l'ordre sur place. Comme toutes les unités de police et l'armée ont été concentrées sur Och depuis vendredi 11 juin, le vide de représentants de l'autorité dans les autres villes laisse les protagonistes des violences, Kirghizes et Ouzbeks, bien seuls les uns face aux autres.

Faute de pouvoir compter sur une aide militaire russe, refusée par Moscou, le pouvoir kirghiz fait donc appel à la mobilisation générale. Des réservistes, mais aussi des citoyens volontaires, vont être envoyés comme force d'interposition dans le sud du pays.

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