Avec notre correspondant à Bichkek, Camille Magnard
Qui pourra arrêter l'escalade des violences interethniques ? La question est sur toutes les lèvres au Kirghizistan, alors que le sud du pays n'en finit pas de s'embraser en affrontements entre jeunes Kirghizes et Ouzbeks du Kirghizstan. Les violences, qui durent depuis quatre jours, semblent plus que jamais hors de contrôle des autorités kirghizes.
Sur le terrain, la réalité humanitaire s'aggrave de jour en jour : les magasins sont dévalisés, vivres et essence commencent à manquer. La ville de Och, largement détruite par le feu, n'est plus alimentée ni en électricité, ni en gaz, ni en eau... et des milliers d'Ouzbeks fuyant les affrontements se massent à la frontière avec l'Ouzbékistan.
Mais le plus préoccupant, c'est sans doute le manque criant de forces de l'ordre sur place. Comme toutes les unités de police et l'armée ont été concentrées sur Och depuis vendredi 11 juin, le vide de représentants de l'autorité dans les autres villes laisse les protagonistes des violences, Kirghizes et Ouzbeks, bien seuls les uns face aux autres.
Faute de pouvoir compter sur une aide militaire russe, refusée par Moscou, le pouvoir kirghiz fait donc appel à la mobilisation générale. Des réservistes, mais aussi des citoyens volontaires, vont être envoyés comme force d'interposition dans le sud du pays.