Avec notre correspondante à Londres,Muriel Delcroix
Conscient que l’opinion britannique, de plus en plus lasse de ce conflit, ne va pas tolérer pendant encore très longtemps la mobilisation de ses soldats qui meurent trop régulièrement en Afghanistan, David Cameron a délivré un double message : d’un côté le nouveau Premier ministre a rappelé qu’il avait fait de l’Afghanistan sa priorité de politique étrangère et a tenté d’expliquer pourquoi il était nécessaire, dans l’intérêt de la sécurité nationale britannique, de maintenir des troupes sur place.
Mais d’un autre côté, David Cameron a commencé à signaler une fin prochaine. Il a ainsi qualifié 2010 d’année vitale pour que l’OTAN réalise des progrès en Afghanistan et s’il a dit soutenir pleinement le projet du président américain d'envoyer 30 000 hommes de plus d'ici cet été pour renverser le cours de la guerre, le chef du gouvernement britannique a exclu de participer à cet effort.
L’envoi de renforts n'est pas, « même lointainement », à l'ordre du jour, a insisté David Cameron, plus soucieux de mieux protéger la vie des quelques 9 500 soldats déployés dans la province du Helmand, la plus dangereuse du pays. C’est d’ailleurs pour cela que le Premier ministre a annoncé 83 millions d'euros supplémentaires pour la lutte contre les bombes artisanales - l'arme de prédilection des talibans - posées en nombre important dans cette partie du pays.