Avec notre correspondant à Djalalabad, Régis Genté
Djalalabad tangue, comme si une moitié de la ville soutenait Kourmanbek Bakiev, le président déchu, l’autre, le gouvernement intérimaire.
Ce mercredi 14 avril 2010 un kurultai, une assemblée populaire kirghize, s’est réunie sur la place centrale de Djalalabad. Elle devait être pro-gouvernement intérimaire mais très vite ce sont les partisans pro-Bakiev qui se sont accaparés la scène parmi les cris et les protestations.
Aussitôt, la communauté ethnique ouzbèque, dont quelques centaines se trouvaient sur la place, ont quitté le kurultai comme un seul homme. Pendant deux heures s’en est suivie une foire d’empoigne extrêmement tendue. La population, comme Tolekan qui semble soutenir la révolution en cours, n’y comprend plus rien : « Nous sommes venus ici pour demander aux gens pourquoi ils se réunissent sur la place ; qui ils soutiennent, quelle est leur opinion, est-ce qu’ils soutiennent le pouvoir de Bakiev ou le pouvoir authentique et ce n’est pas très clair... Il y a des gens qui ont été emmenés ici spécialement, et d’autres qui sont venus parce qu’ils soutiennent sincèrement l’un ou l’autre », explique-t-elle.
Ce mercredi 14 avril, les tensions n’ont pas dérapé en violences physiques. Des jeunes sportifs organisés, disent-ils, en « drougines », des amicales citoyennes, veillent au respect de l’ordre.