Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Durant ses dix années passées à la tête de l’Eglise anglicane, Rowan Williams aura consacré beaucoup de temps et d’énergie à tenter d’empêcher un schisme au sein de cette communion notamment sur la question de l’ordination de femmes et d’homosexuels comme évêques.
A 61 ans, l’archevêque qui avait accepté à contrecœur cette position n’est donc pas mécontent de laisser à un autre une charge considérée par beaucoup comme une mission impossible. Lors d’une interview, Monseigneur Williams a d’ailleurs confié avec humour : « c’est une fonction immensément exigeante et j’espère que mon successeur aura la robustesse d’un bœuf et le cuir d’un rhinocéros » pour endurer ses aléas.
L'Eglise anglicane est en effet très divisée depuis des années. D’un côté les « libéraux » défendent des positions ouvertes à l'avortement et la contraception, ou encore le mariage homosexuel. De l'autre, les conservateurs jugent que ces positions décrédibilisent leur Eglise et sont responsables de l'hémorragie des fidèles.
De nombreux hiérarques et fidèles anglicans, notamment en Afrique, rejettent ainsi l'attitude de leur Eglise sur l'homosexualité. L’héritage laissé par Rowan Williams reste donc controversé, et celui qui est donné favori pour lui succéder est d’ailleurs John Sentamu, le très conservateur archevêque de York originaire d’Ouganda.