Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Le synode général de l’Eglise d’Angleterre prévu à York du 8 au 12 juillet approche à grand pas. Il va être l’occasion pour les dignitaires anglicans d’aborder à nouveau la question de l’homosexualité qui les divise tant.
La dernière fois que cette Eglise s’était penchée sur le sujet, c’était il y a six ans pour anticiper l’entrée en vigueur du partenariat civil, une union réservée aux homosexuels en Grande-Bretagne. Elle avait alors autorisé son clergé à signer cet équivalent du Pacs français à condition de rester chaste. Mais l’Eglise était moins claire sur la question de l’ordination d’évêques homosexuels. Or en 2010, la loi sur l’égalité destinée à lutter contre la discrimination a été élargie et accroît depuis la pression sur les anglicans.
Homosexuel et évêque ?
L’Eglise devrait donc clarifier sa position sous peu, d’autant qu’elle est face à une situation très concrète avec le cas de Jeffrey John. Ce prêtre célibataire et homosexuel vivant avec un autre religieux a été contraint une première fois de renoncer au poste d'archevêque de Reading en 2003, et sa candidature a été de nouveau écartée l’an dernier, cette fois au poste d'évêque du diocèse londonien de Southwark. Son sort provoque la colère de nombreux anglicans et l’Eglise devrait s’abriter derrière la loi sur l’égalité pour faire passer une décision en faveur des prêtres homosexuels qui ne va pas manquer de hérisser les plus traditionalistes.