Colombie: nouvel appel à la mobilisation et à la grève

En Colombie, le mouvement social se poursuit. Un nouvel appel à la grève a même été lancé pour ce mercredi 27 novembre. Voici les raisons pour lesquelles les Colombiens sont dans la rue.

Les Colombiens sont dans la rue pour tout un tas de raisons. Il y a des manifestants qui sont là pour protester contre les assassinats de paysans dans les campagnes, contre la vie chère, ou contre la réforme des retraites ou contre les assassinats de leaders paysans dans les campagnes. Il y a aussi beaucoup d’étudiants dans la rue qui entendent défendre l’université publique et qui protestent aujourd’hui contre la mort d’un de leurs camarades, lundi 25 novembre, et contre les violences policières.

Entre rumeur et psychose, reprise en main sécuritaire en Colombie

Des leaders indiens qui ont fait le voyage à Bogota pour rappeler la situation dramatique de leurs communautés. Des femmes et des écolos sont là aussi. Pour simplifier, c’est tout à la fois, les politiques économique, sociale et sécuritaire, du gouvernement d’Ivan Duque qui sont contestées.

Un rappel : la Colombie a vécu un long conflit armé. Il n’était pas facile à l’époque de manifester. Le précédent gouvernement avait signé un accord de paix avec la FARC et les manifestants disent maintenant dans une certaine confusion : on veut la paix et on veut un pays plus juste.

Dialogue national accueilli avec scepticisme

Les manifestations ont commencé le 21 novembre. Pour désamorcer la crise, le président Ivan Duque propose un grand dialogue national. Mais cette proposition a été accueillie avec un certain scepticisme. D’une part, parce qu’Ivan Duque a d’abord a tout fait pour discréditer la mobilisation.

Avant même qu’elle ne commence, son gouvernement a accusé les organisateurs de promouvoir le chaos, voire le terrorisme, et les manifestations d’être manipulées de l’étranger et infiltrée par des vandales.

C’est vrai qu’il y a eu des violences mais elles ont été assez limitées. Ivan Duque appelle au dialogue, mais sur le fond son discours n’a pas changé et il n’inspire pas confiance.

Syndicats et partis d’opposition dépassés

D’autre part, les organisateurs de la mobilisation, les syndicats et les partis d’opposition sont désormais débordés par leur base et par toutes ces initiatives de la société civile. Les appels à manifester circulent aujourd’hui sur les réseaux sociaux sans qu’on sache qui les formule. L’un des problèmes est donc de savoir quels pourraient être les représentants légitimes de ce mouvement social tellement divers.

Enfin, Ivan Duque est désormais contesté au sein de son propre parti. La droite de la droite lui reproche sa mollesse. Elle considère que le dialogue est une concession inadmissible. C’est dire si le grand débat national est mal parti.

Il y a un risque d’usure du mouvement de contestation. Les manifestants étaient plusieurs centaines de milliers jeudi 21 novembre dans tout le pays, ils n’étaient plus mardi 26 novembre, à Bogota que quelques milliers. Les organisateurs officiels du mouvement ont appelé à une nouvelle journée nationale de mobilisation ce mercredi 27 novembre. Elle va faire figure de test.

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