Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
Ali Carrizalez tient un petit restaurant depuis 15 ans. Les pénuries d'aliments et l'hyperinflation rendaient déjà son travail très compliqué, c'était sans compter la forte hausse du salaire minimum. Résultat : il va licencier la moitié de son personnel d'ici la fin du mois. « Mon petit commerce ne rentre pas assez d'argent pour payer ces nouveaux salaires, raconte-t-il. Je dois licencier 1 serveur, 3 cuisiniers et 1 qui est à la plonge et fait le ménage. Ca va me faire beaucoup de peine parce que je sais que je les mets dans une situation précaire. Mais je n'ai pas le choix ! A ce rythme-là, j'estime que j'ai juste de quoi maintenir le commerce jusqu'à la fin de l'année... et ce en faisant beaucoup de sacrifices ! »
Des licenciements dans les petits commerces, mais pas seulement. Les concierges notamment en font aussi les frais, comme le confie cette responsable du syndicat de copropriété d'un immeuble au sud de Caracas : « A aucun moment nous ne voulions nous séparer de notre concierge. Mais avec cette hausse du salaire minimum, nous ne pouvons plus la payer. C'est une situation lamentable parce que cette femme travaillait avec nous depuis 20 ans. Et si une personne a 20 ans d'ancienneté, il faut la payer en conséquence. On essaye de survivre face à ces mesures. »
Plusieurs économistes universitaires ont assuré quant à eux que la crise ne se résoudra pas sans véritables changements de la politique économique du pays.