Tension avec le Venezuela: la Colombie se retire de l'UNASUR

Les tensions sont toujours très fortes entre le Venezuela et la Colombie qui annonce qu’elle se retire de l’Union des nations sud-américaines, l’UNASUR, une organisation intergouvernementale régionale. Le nouveau président colombien Ivan Duque, investi le 7 août, avait qualifié pendant la campagne électorale son homologue Nicolas Maduro de «dictateur» et l'UNASUR, de «caisse de résonnance» du Venezuela.

L’UNASUR, qui regroupe 14 pays sud-américains, créée formellement en 2008, répondait au besoin exprimé par plusieurs chefs d'Etat latino-américains et notamment Hugo Chavez, ancien président du Venezuela, de créer une organisation régionale qui fasse contrepoids à l'OEA, l'Organisation des Etats américains Organisation des États américains (OEA), qui intègre les États-Unis et dont le siège est à Washington.

Il s'agissait alors de mettre en oeuvre le projet de Simon Bolivar, «le libérateur», d'unifier politiquement le sous-continent, au moment où dans plusieurs pays de la région sont en place des régimes classés plutôt à gauche comme les Kirchner en Argentine, Dilma Roussef au Brésil ou encore Michelle Bachelet au Chili.

L'UNASUR, «caisse de résonnance» du Venezuela selon Duque

Pendant la campagne électorale en Colombie, Ivan Duque, élu depuis président, avait annoncé que son pays quitterait l'organisation régionale accusée d'être une « caisse de résonnance » du régime vénézuélien. Son ministre des Affaires étrangères a confirmé vendredi que la Colombie se retirerait de l'UNASUR. « Nous sommes en consultation avec les pays voisins qui semblent vouloir emprunter la même voie, déclare Carlos Holmes Trujillo. Si nous arrivons à une position commune à l’issue de ces consultations, nous agirons de concert. Si ce n'est pas le cas, nous nous retirerons du traité. De toutes les façons, nous quitterons l'UNASUR au plus tard dans six mois. C'est une décision politique irréversible. »

Un retrait qui serait une grave erreur, a réagi pour sa part l'ancien président de l'organisation régionale, le Colombien Ernesto Samper, également ex-président de la Colombie (centre-droit, de 1994-1998).

Une organisation en sommeil

L'organisation régionale est en sommeil depuis le début de l'année 2017 en raison de la crise politique au Venezuela -l'Unasur a été médiateur-, de l'isolement diplomatique du pays, des tensions récurrentes entre la Colombie et le Venezuela, du basculement à droite de plusieurs pays importants du sous-continent, etc. Plusieurs pays dont la Colombie, l'Argentine, le Brésil, le Chili, le Paraguay et le Pérou se sont d'ailleurs retirés provisoirement de l'UNASUR en avril dernier.

Alors que Nicolas Maduro accusait le 4 août l'ex-président colombien Juan Manuel Santos d'être derrière la tentative d'attentat dont il a été victime, Carlos Holmes Trujillo martèle encore: la Colombie s'emploiera à promouvoir une « grande coalition démocratique internationale » pour que les Vénézuéliens puissent choisir librement leur gouvernement.

à (re)lire: La droite sud-américaine lance l'offensive contre l'Unasur

Partager :