Avec notre envoyé spécial à Petare, Achim Lippold
Sur le petit marché, à l’entrée de Petare, les étals sont bien remplies. Mangues, bananes, manioc, courgettes, tomates… le choix est plutôt large. Le problème, ce sont les prix, nous explique Dina qui fait ses courses pour le week-end :
« Je voulais acheter des tomates mais je me suis rendu compte que le kilo est déjà à 1 million de Bolivars. Je me dis : quoi, 1 million ? Mardi dernier, il était à 400 000, imaginez-vous ! »
Dans les commerces, l’argent liquide se fait rare. Les Vénézuéliens payent de plus en plus avec des cartes bancaires. José revient de la boucherie où il va une fois par mois. « J’essaie de survivre », confie-t-il.
« Regardez, un peu de poulet et des saucisses : 3 millions de bolivars ! C’est plus que le salaire minimum. Avant, je faisais partie de la classe moyenne. Mais j’ai l’impression que tout le monde est descendu dans la classe "pauvreté". »
Pauvreté, faim, crise ; trois mots qui, selon Maximilian, sympathisant chaviste, sont une pure invention des médias et de l’opposition. « Franchement, dit-il, ils exagèrent. On n’est pas en train de mourir de faim. Certes, c'est dur, les choses coûtent cher, mais bon, on y arrive. »
A Petare comme ailleurs dans les pays, les files d’attente se multiplient. Diana fait la queue devant une boulangerie : une heure pour acheter quatre pains.
Exaspérée et sans espoir que la situation change, elle a décidé de bouder les urnes. « Je ne voterai pas. On connait déjà les résultats. Mais c’est la première fois que je ne voterai pas ! »
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