« Je ne suis pas un traître, je suis un homme sans complexe. » Cette phrase d’Henri Falcón résume parfaitement le personnage, qui a su naviguer d’un bord à l’autre de l’échiquier politique vénézuélien au fil des années.
Ce dimanche 20 mai, il participera à un scrutin présidentiel dénoncé par l’opposition, qui appelle au boycott, et par une partie de la communauté internationale, qui a d’ores et déjà annoncé qu’elle ne reconnaîtrait pas les résultats.
Face à lui, deux candidats. D'abord, Nicolas Maduro, du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV). Le président sortant a hérité de la place d’Hugo Chavez à sa mort. Ensuite, Javier Bertucci, un ancien pasteur évangéliste et entrepreneur.
L'homme qui a pris ses distances avec les chavistes
Henri José Falcón Fuentes est né en 1961 dans l’Etat de Yaracuy, l’un des plus petits du pays. Diplômé comme avocat après 13 ans dans les forces armées, il suit dès le début les pas d’Hugo Chavez, qu’il a rencontré lorsqu’il était soldat.
Henri Falcón le rejoint dans son combat politique et participe à l’Assemblée constituante de 1999. En 2000, il devient maire de Barquisimento, la capitale de l’Etat du Lara, dans le nord-ouest du Venezuela.
En 2008, il quitte son poste de maire pour devenir gouverneur de la même province. Poste qu’il occupera jusqu'en octobre 2017. Mais entre-temps, avant même que Hugo Chavez ne meurt en 2013, le divorce est consommé.
A quoi Henri Falcon joue-t-il ? se demandent certains
Opposé à certaines politiques mises en place par M. Chavez, il annonce son départ du PSUV en 2010. Il se rallie deux ans plus tard à l’opposition, après avoir fondé sa propre formation politique.
Chef de campagne d’Henrique Capriles lors de l’élection présidentielle perdue face à Nicolas Maduro en 2013, il va peu à peu prendre ses distances avec la coalition de l’opposition (MUD), qui l’accuse de faire le jeu du pouvoir.
Cette image, il tentera de la faire évoluer aucours des derniers mois qui se sont écoulés, auprès d’une population vénézuélienne qui avoue avoir du mal à savoir à quoi joue cet ancien membre de la Table de l'unité démocratique (MUD).
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