Avec notre correspondante à Santiago, Justine Fontaine
Des explosions au milieu de la nuit dans deux églises, une tentative d'incendie, rapidement maîtrisé, puis plusieurs engins explosifs inopérants découverts dans d'autres bâtiments religieux de la capitale... Les faits étonnent par leur nombre, et car la ville est peu habituée à ce genre d'attaques.
Ces dernières années, plus d'une vingtaine de bâtiments religieux ont bien été visés par des incendies volontaires, mais ça se passait dans le sud du pays, en Araucanie. Une région marquée par un long conflit social et politique, et la revendication des terres ancestrales des indiens Mapuches, la principale ethnie indigène du Chili.
Vendredi, des messages laissés dans deux des églises attaquées faisaient d'ailleurs référence aux indiens Mapuche, tout en menaçant le pape : « François, les prochaines bombes seront dans ta soutane », disait l'un des documents.
Plainte déposée
Pour autant, la commission chargée d'organiser la visite du pape a tenu à faire la différence entre ces violences et les mouvements sociaux : pour son porte-parole, il serait injuste de relier ces attaques à des revendications sociales qu'il considère légitimes.
Le gouvernement a porté plainte pour faire la lumière sur les faits, et souligne qu'il est pour l'instant impossible d'affirmer si les actions violentes de ce vendredi sont liées ou non entre elles.