avec notre correspondant à Los Angeles, David Thomson
Et les premiers mots d'Alec Baldwin sont immédiatement allés à Donald Trump : « Monsieur le président, le voici votre Emmy ! », a lancé très ironiquement le comédien. Eclats de rire dans l’assistance des Emmy à Los Angeles. La plaisanterie de Baldwin fait allusion au fait que Donald Trump lui-même, dans son autre vie -celle d’animateur télé- n’avait pas reçu d’Emmy Award pour son émission de télé réalité Celebrity apprentice.
Les organisateurs des Emmy Awards n’ont d’ailleurs pas hésité à repasser un extrait du débat télévisé qui l’opposait pendant la campagne à Hillary Clinton. Dans cet extrait, Clinton lui rappelle justement qu’il n’avait jamais réussi à gagner un Emmy. « J’aurais dû avoir cet Emmy » lui avait alors répondu le président américain.
Commentaire de Steven Colbert, le maître de cérémonie de la soirée : vous ne l’avez pas eu car ici c’est le vote populaire qui gagne. On s’en souvient, en nombre de voix, Donald Trump était en effet arrivé derrière sa rivale Hillary Clinton. A peine élu le président américain avait d’ailleurs commenté sur twitter les performances d’imitateur d’Alec Baldwin. Trump avait jugé sa caricature: « totalement biaisée », « pas drôle » ou encore « irregardable ».
Un avis que ne semble pas partager le public américain : l’imitation de Baldwin a littéralement propulsé l’audience de l’émission Saturday Night live. Sur Youtube, certains de ses sketchs dépassent les 20 millions de vues.
Nicole Kidman couronnée
C’est Nicole Kidman qui porte l’une de ces deux séries Big Little Lies. A la fois coproductrice et actrice principale, la star a dédié ses récompenses aux violences conjugales, un fléau entouré de secret et de honte, a-t-elle dit, une maladie insidieuse qui existe bien plus que nous voulons la voir. Ce thriller qui a pour décor la ville très « bobo » de Monterey en Californie dresse le portrait croisé de quatre mères de famille brillantes et fortunées, un quotidien en apparence paradisiaque mais en réalité plein de secrets, de souffrance, et de violence.
L’autre grand vainqueur de ces Emmy Awards c’est la série The Handmaid's Tale, La servante écarlate en français, sacrée meilleure série dramatique. C’est une série de science-fiction qui plonge les États-Unis dans un futur apocalyptique, celui d’une dictature religieuse et policière régie par un système de castes. Dans cette théocratie totalitaire, la plupart des femmes sont devenues infertiles après une catastrophe écologique, les rares encore fécondes sont réduites en esclavage sexuel par la caste dirigeante, violées et vouées uniquement à faire des enfants. Une série adaptée du roman de Margaret Atwood publié il y a trente ans et propulsé en tête des ventes depuis l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche...
► Le palmarès
- Meilleure série dramatique: La servante écarlate (Hulu)
- Meilleure comédie: Veep (HBO)
- Meilleure mini-série: Big Little Lies (HBO)
- Meilleur acteur dans une série dramatique: Sterling K. Brown, This Is Us (NBC)
- Meilleure actrice dans une série dramatique: Elisabeth Moss, La servante écarlate (Hulu)
- Meilleur acteur dans une série, comédie: Donald Glover, Atlanta (FX)
- Meilleure actrice dans une série, comédie: Julia Louis-Dreyfus, Veep (HBO)
- Meilleur acteur dans un téléfilm ou une mini-série: Riz Ahmed, The Night Of, (HBO)
- Meilleure actrice dans un téléfilm ou une mini-série: Nicole Kidman, Big Little Lies (HBO)
- Meilleur film de télévision: Black Mirror: San Junipero (Neftlix)